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  • Photo du rédacteurDavid R. Grenat

Les Marchands expulsés du Temple

Après notre médiation de jeudi dernier et l'accueil de Jésus-Christ dans notre cité, notre Temple sacralisé, notre corps, où il a déposé "un objet", retrouvons l'allégorie des "Marchands expulsés du Temple". De ces "bactéries" qui ne sont plus en accord avec le réveil sublime de notre humanité en Jésus-Christ fils de Dieu. Car lui seul est le chemin, la vérité et la vie, nul ne va au Père que par Lui.


Ci dessous, synthèse d'une rencontre biblique en l'église de Pepiole à Six-Fours-les-Plages.

Avec la prière de Dédicace de Salomon lors de la construction du Temple. A savoir, la bénédiction d'un lieu de prières.



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Nous avons repéré des points communs mais aussi de nombreuses divergences entre les synoptiques et le Quatrième Évangile. Quoiqu'il en soit, ce récit a une valeur programmatique : au commencement de la mission publique de Jésus en Jean, au commencement de la grande semaine de la Passion dans les synoptiques


L'épisode se situe au moment de la Pâque et dans le Temple : deux fondements de la vie religieuse juive au temps de Jésus.


La Pâque (Pessah) est le mémorial de la sortie d'Égypte, salut et libération du peuple des Hébreux.


Le Temple est le centre névralgique de la religion juive de l'époque, jusqu'à sa destruction en 70 de notre ère, par les armées de Titus. On y pratique des sacrifices animaux, des offrandes végétales. Tout le système du culte, avec les castes hiérarchiques (Grand Prêtre, prêtres, Lévites), repose sur le Temple. Au temps de Jésus, toute l'organisation du Temple demeure très vivace, comme en témoigne l'épisode de la Présentation de Jésus en Luc 2, avec l'offrande des tourterelles pour le rachat des Premiers-Nés.


En plaçant l'épisode des Marchands expulsés au début de la mission publique de Jésus, Jean touche un point capital. C'est la contestation fondamentale d'un système religieux symbolisé par le Temple.


Notons, cependant, ceci : en même temps que cette religion sacrificielle perdure et semble dominer, le « Judaïsme rabbinique », déjà commencé depuis l'Exil à Babylone (6ème siècle avant notre ère), est très vivant à l'époque de Jésus. Des synagogues sont construites comme maisons de prière et d'étude ; les Pharisiens eux-mêmes, autour du Temple, pratiquent un enseignement rabbinique. Nous avons donc une cohabitation de deux courants religieux : le Temple et le Livre ; le « judaïsme sacrificiel » et le « Judaïsme du Livre ». Quand le temple sera détruit, il ne restera plus que le « Judaïsme du Livre », le rabbinisme.

Jésus conteste donc, par son geste, le « Judaïsme du Temple » qui véhicule l'obligation d'aller en un lieu particulier, réservé aux Juifs, pour pouvoir rencontrer Dieu.

Derrière le Lieu du Temple, se dessine toute une théologie spirituelle. Avec ce débat : même si le Temple a été construit, peut-on installer Dieu dans une Maison ?


Dans ce sens, l'architecture du Temple est significative :  Parvis des païens à l'extérieur ; Parvis des femmes, dans le premier espace encore extérieur entre la Belle Porte et la Porte de Nicanor ; Parvis des hommes et des prêtres après avoir franchi la porte de Nicanor ; Autel des sacrifices et bassin des purifications ; puis, après les douze marches, accès au Saint et au Saint des Saints dans lequel, seul le grand prêtre pénètre une fois par an.

Une architecture qui reflète une théologie : une enfilade d'espaces spécifiques avec des frontières infranchissables selon qu'on appartenait à telle ou telle catégorie d'humains. Sans compter les personnes totalement exclues pour cause d'impureté, physiques, sociales, sexuelles, religieuses…

Derrière cette architecture, on décèle une représentation de la religion marquée par la séparation stricte des différents ordres.


Déjà, le Premier Testament regardait l'institution du Temple avec méfiance si l'on en croit la prophétie de Nathan à David. Réticence face à ce désir de symboliser la Présence de Dieu dans un lieu singulier ! 2 Samuel 7, 02 Le roi dit alors au prophète Nathan : « Regarde ! J'habite dans une maison de cèdre, et l'arche de Dieu habite sous un abri de toile ! » 04 Mais, cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée à Nathan : 05 « Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j'y habite ? 06 Depuis le jour où j'ai fait monter d'Égypte les fils d'Israël et jusqu'à ce jour, je n'ai jamais habité dans une maison ; j'ai été comme un voyageur, sous la tente qui était ma demeure. 11 Le Seigneur t'annonce qu'il te fera lui-même une maison.


De la même manière, nous constatons une méfiance semblable vis-à-vis de l'établissement de la Royauté en Israël : 1 Samuel 8,05 Ils lui dirent : « Tu es devenu vieux, et tes fils ne marchent pas sur tes traces. Maintenant donc, établis, pour nous gouverner, un roi comme en ont toutes les nations. » 06 Samuel fut mécontent parce qu'ils avaient dit : « Donne-nous un roi pour nous gouverner », et il se mit à prier le Seigneur. 07 Or, le Seigneur lui répondit : « Écoute la voix du peuple en tout ce qu'ils te diront. Ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent : ils ne veulent pas que je règne sur eux.

Il y a, à la fois, un réalisme qui fait que l'on accepte ces institutions mais, en même temps, les prophètes mettent en garde par rapport à de possibles, voire probables, déviances. Notons, dans le Livre de l'Exode, l'établissement du Tabernacle, Tente de la Rencontre, ancêtre du Temple : sa construction suit la crise du Veau d'or. Comme si Dieu prenait acte de la mentalité religieuse primaire du Peuple, de son besoin incoercible de se fabriquer des dieux à portée de main et de vision. Le Tabernacle, le Temple seront donc concédés comme lieu de médiation. Notre humanité a besoin de médiations.


tSalomon a donc construit le Temple et voici sa prière, lors de la Dédicace : 1 Rois 8,25 Et maintenant, Seigneur, Dieu d'Israël, 29 Que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette Maison, sur ce lieu dont tu as dit : “C'est ici que sera mon nom.” Écoute donc la prière que ton serviteur fera en ce lieu. 30 Écoute la supplication de ton serviteur et de ton peuple Israël, lorsqu'ils prieront en ce lieu. Toi, dans les cieux où tu habites, écoute et pardonne. 41 Si donc, à cause de on nom, un étranger, qui n'est pas de ton peuple Israël, vient d'un pays lointain 42 prier dans cette Maison, 43 toi, dans les cieux où tu habites, écoute-le. Exauce toutes les demandes de l'étranger. Ainsi, tous les peuples de la terre, comme ton peuple Israël, vont reconnaître ton nom et te craindre. Et ils sauront que ton nom est invoqué sur cette Maison que j'ai bâtie.



Comment entendre ce « signe » posé par Jésus ?

Il inscrit son geste dans la ligne des « signes » prophétiques : les prophètes parlaient en paroles mais aussi en gestes (la cruche cassée par Jérémie pour annoncer la ruine de Jérusalem ; le mariage d'Osée avec une prostituée pour signifier l'idolâtrie adultère du Peuple ; Jésus lavant les pieds de ses disciples…).

                                       

La « sainte colère » de Jésus n'est pas dirigée contre le peuple des petits, ni des pécheurs, mais adressée, prophétiquement, aux religieux captateurs, orientée vers le « système » du Temple dans la mesure où il pervertit la relation à Dieu.

C'est la contestation d'un « mensonge » qui constitue un contresigne conduit par les responsables religieux au pouvoir.

Jésus ouvre ainsi, une autre manière de vivre la religion, sans exclure la nécessité d'institutions dès lors qu'elles demeurent fidèles à leur mission originelle : non plus organisée autour d'un Lieu sacré, mais autour d'une communauté, d'un Corps : « Il parlait du temple de son corps » (Jean 2).


En fait, ni les chefs religieux, ni les disciples, à ce moment-là, ne comprennent le geste-parole prophétique de Jésus : « Lorsque Jésus se leva d'entre les morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait parlé ainsi, et ils crurent à l'Écriture ainsi qu'à la parole qu'il avait dite » (Jean 2, 22).

Jean 4,20 Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » 21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. 23 Mais l'heure vient – et c'est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. 24 Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer. »




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