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  • Photo du rédacteurDavid R. Grenat

Les bienfaits de la messe tridentine

La messe tridentine désigne le rite de la messe fixé par le pape saint Pie V à la demande du concile de Trente et

promulgué le 5 décembre 1570. Elle est issue de l'ancien rite romain dont on a supprimé différents ajouts et altérations. Au

moment de cette promulgation, les rites existant depuis au moins deux cents ans ont été conservés.

Dès les origines de l'Église, la foi et la liturgie ont été intimement liées. Le concile de Trente lui-même en est l'une des preuves : il déclara solennellement que le saint Sacrifice de la messe est au centre de la liturgie catholique, contrairement à Martin Luther, l’initiateur du protestantisme, qui niait que la messe était un sacrifice.

L'histoire du développement de la foi nous apprend que cette doctrine a été fixée avec autorité par le Magistère, dans l'enseignement des papes et des conciles. Nous savons également que dans toute l'Église, et particulièrement au sein des Églises orientales, la foi était le plus important facteur de développement et de formation de la liturgie, surtout pour la messe.

Les Églises orthodoxes ont gardé la foi grâce à la liturgie. Le Pape, dans sa dernière lettre aux Églises d'Orient, montre l'importance de cette question, puisqu'il écrit que l'Église latine a quelque chose à apprendre des Églises orientales, notamment en matière de liturgie.

Pour Luther et ses adeptes, le culte consistait principalement en une prédication destinée à instruire et à édifier, interrompue de prières et d'hymnes. La réception de la sainte Communion n'était qu'un événement secondaire. Luther maintint cependant la Présence du Christ dans le pain au moment de sa réception, mais il nia fortement le Sacrifice de la messe. Dans le Sacrifice de Jésus-Christ, le prêtre se substitue au Christ lui-même. Par le fait de son ordination, il est un véritable « alter Christus ». Par la réalisation de la Consécration, le pain est changé en Corps du Christ et le vin en Son Sang.

L'opération de Son Sacrifice est l'adoration de Dieu.

Le concile spécifie que ce Sacrifice n'est pas un nouveau sacrifice, indépendant du sacrifice unique de la Croix : il dépend de ce sacrifice unique du Christ, actualisé et substantiellement présent. Il s'ensuit que l'acte du Sacrifice se fait lors de la

Consécration ; l'Offertoire (par lequel le pain et le vin sont préparés en vue de la Consécration) et la Communion font partie

intégrante de la messe, mais n’en constituent pas l'essentiel. La partie essentielle est la Consécration, par laquelle le prêtre,

en la personne du Christ et en suivant le même exemple, prononce les paroles de consécration utilisées par le Christ.

Cela explique pourquoi la messe n'est pas et ne peut pas être une simple célébration de communion, ou un souvenir - ou

mémorial - du sacrifice de la Croix ; elle est bien la réactualisation véritable, du sacrifice de la Croix. Nous pouvons désormais comprendre pour la même raison pourquoi la messe est un renouvellement efficace du sacrifice de la Croix. Elle est essentiellement une adoration de Dieu, qui n'est offerte qu'à Lui.

Cette nature fondamentalement théologique de la messe a plusieurs conséquences. La première concerne le Canon de la messe.

La liturgie romaine n'a toujours contenu qu'un seul Canon introduit par l'Église voilà plusieurs siècles. Le concile de Trente affirma expressément, au chapitre 4, que ce Canon ne peut contenir d'erreur ; en réalité, il ne contient rien qui ne soit empli de sainteté et de piété, et rien qui n'élève pas l'âme des fidèles vers Dieu. La composition de ce Canon est fondée sur les paroles même de Notre Seigneur, la tradition des apôtres et les réglementations de saints papes.

Au chapitre 5, le concile affirme que la nature humaine nécessite des signes extérieurs servant à élever l'esprit aux choses

divines. Pour cette raison, l'Église a introduit certains rites et signes : la prière silencieuse ou vocale, les bénédictions, les cierges, l'encens, les ornements, etc. La plupart de ces signes tirent leur origine des prescriptions apostoliques, de la tradition.

Grâce à ces signes visibles de foi et de piété, la nature du Sacrifice est préservée. Les signes fortifient et encouragent les fidèles dans leur méditation sur les éléments divins contenus dans le Sacrifice de la messe.

Au chapitre 6, le concile met en valeur le souhait de l'Église de voir tous les fidèles présents à la messe recevoir la sainte

Communion ; il déclare cependant que dans le cas où le prêtre célébrant la messe reçoit seul la sainte Communion, cette messe

ne doit pas être appelée privée ni être critiquée ou interdite pour autant. Car dans ce cas, les fidèles reçoivent la Communion

spirituellement et, par ailleurs, tons les sacrifices offerts par le prêtre en tant que ministre officiel de l'Église, sont offerts au

nom de tous les membres du Corps Mystique du Christ.

Le chapitre 8 est consacré au langage spécifique utilisé pour la messe. Nous savons que toutes les religions usent d'une

langue sacrée pour leur culte. Durant les trois premiers siècles, l'Église catholique romaine se servit du grec, qui était la langue

commune à l'ensemble du monde latin. Au quatrième siècle, le latin devint la langue de référence dans tout l'Empire

romain. Le latin resta des siècles durant, dans l'Église catholique romaine, l'unique langue du culte.

Le même phénomène se retrouve dans les autres religions. Pour les Musulmans, la vieille langue arabe est morte et pourtant

elle reste la langue liturgique, la langue du culte. Pour les Hindous, c'est le sanskrit. À cause de ce lien nécessaire avec le

surnaturel, tout culte requiert naturellement un langage religieux, qui ne peut être une langue « vulgaire ».

Les pères du concile savaient parfaitement que la plupart des fidèles qui assistaient à la messe ne comprenaient pas le latin ni

même ne pouvaient lire la traduction. Les fidèles étaient généralement illettrés. Les pères savaient également que le contenu

de la messe est très instructif pour les fidèles. Cependant, ils n'approuvèrent pas la vision des protestants qui pensaient qu'il

était indispensable de célébrer la messe en langue vernaculaire.

L'Église a toujours défendu la langue sacrée, et, plus proche de nous, le pape Pie XI a expressément déclaré que la langue

employée devait être non vulgaris. Pour finir, nous trouvons, dans le premier canon du décret de réforme, à la vingt-deuxième

session du concile de Trente, d'autres réglementations qui ont un aspect disciplinaire, mais qui complètent également la partie doctrinale : rien n'est plus propre à porter les fidèles à une compréhension approfondie du mystère que la vie et l'exemple des ministres du culte. Ces derniers doivent modeler leur vie et leur comportement en vue de cette fin ; cette perspective doit être reflétée par leurs vêtements, leur attitude et leurs propos. En tout cela, ils doivent être dignes, modestes et religieux. Il leur est également demandé d'éviter les moindres fautes puisque, dans leur cas, une faute légère devient grave. C'est pourquoi les supérieurs doivent exiger des ministres sacrés qu'ils vivent selon l'attitude proprement sacerdotale transmise par

l'ensemble de la tradition.

Il nous est plus facile maintenant d'évaluer et de comprendre le fondement théologique des discussions et réglementations du

concile de Trente sur la messe, considérée comme le sommet de la liturgie sacrée. Nous comprenons mieux combien les

apports théologiques de la messe tridentine constituent une réponse aux graves controverses du protestantisme, non seulement comme réponse à l'époque du concile, mais également comme référence pour l'Église et pour la réforme liturgique du concile Vatican II. En premier lieu, nous devons déterminer le vrai sens de cette réforme. Tout comme pour la messe tridentine, nous attirons l'attention sur l'importance d'une bonne compréhension de ce que l'on entendait par messe du pape Pie V, messe qui répondait aux souhaits des pères du concile de Trente.

Nous devons faire remarquer à ce point de notre réflexion, que l'appellation correcte que nous pourrions donner à la messe

issue du concile Vatican II est celle de « messe de la commission liturgique post-conciliaire ». D'après la constitution de Vatican II sur la liturgie, il est clair que la volonté du concile et la volonté de la commission liturgique ne coïncident pas souvent, et s'opposent même de façon évidente.

Nous allons brièvement passer en revue les principales différences entre les deux réformes liturgiques, tout comme il nous

faut établir leurs caractéristiques théologiques respectives.

Tout d'abord, dans le contexte du protestantisme, la messe de Pie V porta l'accent sur la vérité majeure selon laquelle la messe est un Sacrifice, ce qui fût établi par les discussions théologiques du concile. La messe de Paul VI (ainsi appelée parce que la

commission liturgique chargée de la réforme après Vatican II a travaillé sous la responsabilité ultime du Pape) met plutôt en

lumière l'aspect général de la messe, à savoir la Communion ; ce qui a pour résultat de transformer le Sacrifice en ce qu'il est

permis d'appeler un repas. La place importante accordée aux lectures et à la prédication dans la nouvelle messe, la possibilité même laissée au prêtre d'ajouter des explications et propos personnels, est une réflexion de plus sur ce qu'il est légitime

d'appeler une adaptation à l'idée protestante du culte.

Le philosophe français Jean Guitton dit que le pape Paul VI lui confia que c'était dans son intention à lui de rapprocher autant que possible la nouvelle liturgie catholique du culte protestant. Évidemment, il faut vérifier le sens véritable de cette remarque, puisque tout l'enseignement de Paul VI fait preuve de son absolue orthodoxie - tout particulièrement son excellente encyclique de 1965 sur l'Eucharistie, « Mysterium Fidei », publiée avant la clôture du concile, ainsi que le credo dit Peuple de Dieu. Alors, comment expliquer cette déclaration contradictoire?


De nos jours, le « mysterium fidei » a été éliminé des paroles de la Consécration dans la nouvelle liturgie. Pourquoi donc ? La

permission a également été donnée de dire d'autres Canons. Le second Canon - qui ne mentionne pas le caractère sacrificiel

de la messe - a sans doute le mérite d'être le plus court, mais il a, de fait, supplanté partout l'ancien Canon romain. C'est ainsi

que nous avons perdu le sens théologique profond donné par le concile de Trente.

La réforme liturgique a totalement détruit un principe théologique qui, pourtant, a été affirmé, et par le concile de Trente, et

parle second concile du Vatican après une longue et sérieuse discussion. Ce principe est que la langue latine doit être conservée

dans le rite latin. Tout comme le permettait le concile de Trente, la langue vernaculaire n'a été admise par les pères conciliaires de Vatican que comme une exception. Mais dans la réforme de Paul VI, l'exception est devenue une exclusivité.

Les raisons théologiques du maintien du latin pour la messe, statuées par les deux conciles, nous paraissent bien justifiées lorsque nous voyons les conséquences de l'utilisation exclusive de la langue vernaculaire introduite par la réforme liturgique.

La messe elle-même a souvent été vulgarisée par l'emploi du vernaculaire, et de très sérieuses incompréhensions et erreurs

doctrinales sont le résultat d’une mauvaise traduction du texte original latin.

Jadis, chaque prêtre du monde entier pouvait dire la messe en latin pour toutes les communautés, et tous les prêtres

comprenaient le latin. Malheureusement, de nos jours, aucun prêtre ne peut dire la messe pour tous les peuples ensemble.

Nous avons perdu cette possibilité de prier et de chanter ensemble, avec tous les catholiques du monde. Était-ce vraiment utile

de procéder ainsi ?

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